fractal art catalogue touch artists links
 

ARTHUR DOYLE SUNNY MURRAY Duo / Dawn of a new vibration / CD
Fractal 009

 

The Wire - n°198 - August 2000 (UK)

Arthur Doyle is one of the free jazz originals, having worked with Sun Ra, Bill Dixon and Noah Howard. Other notable involments have included Gladys Knight's Pips and Rudolph Grey' Blue Humans. With Sunny Murray, himself a free jazz veteran of sessions with Willie The Lion' Smith, Jackie McLean, Cecil Taylor, Albert Ayler, Doyle has been playing at Le Studio des Islettes, a tiny, shabby club in Paris favoured by expatriate American musicians. But Dawn Of A New Vibration was recorded at a studio in the Parisian suburb Les Lilas on 8 March this year. Engineer Thierry Bertomeu's mix is clear and strong.
Doyle abandons harmonic argument for high, vocalised cries and lowdown honks, varying the onslaught with flute and vocalese. There's a head over heels quality about his sound, a fierce energy, which is immediately attractive. Murray is still drumming superbly : full of brute power, but pausing to take the measure of Doyle's gestures, his snare rolls full of relish and gusto. The 22 minute opener is called "Giblets 3", indicating a refreshingly non-mystical sense of humour.
Doyle and Murray don't tarry. They get down to the business of creating musical excitement, launching their playing at each other like seasoned martial artists. The dialogue crakles, and one's insides are churned. Fomentous.
Ben Watson.

Opprobrium, Website - 2000 - (NZ)

Arthur Doyle comme Sunny Murray sont restés longtemps oubliés dans un coin de paris, à vivre de riens, sans pouvoir nourrir leur art, la douleur au ventre d'être tenus dans l'oubli, les festivals et les labels de jazz leurs ont préférés des figures plus clinquantes, d'autres lignées plus respectueuses de l'histoire (autant dire des musiques de commémorations ou d'enterrements). Sunny Murray avait pourtant joué avec Albert Ayler, Cecil Taylor, Archie Sheep et Ornette Coleman ; Arthur Doyle avec Milford Graves et Noah Howard. Doyle et Murray sont des irréguliers du language comme Amiri Baraka ou Céline pouvaient l'être, à triturer les mots pour leur faire rendre leur sens, avec ce savoir que toucher à ça (au son) ne serait pas sans danger. Les labels Ecstatic Peace et Ain Soph avaient il y a quelques années sorti des solos de l'art brut de Doyle, Eremite ramené Sunny Murray sur scène pour le festival Fire in the Valley dans la compagnie du tenor de Sabir Mateen (par ailleurs membre du combo free new-yorkais Test). Et puis pas grand chose d'autre, retour sur Paris, noman’s land pour dériver solitaire, retrouver ses fantômes, ville qui a délaissé toute forme radicale de l'art, il faut sortir des murs pour trouver des lieux où jouer. C'est aujourd’hui le label Fractal qui a retrouvé ces deux errants dans le jazz intérieur, paysages désolés de musique d'ameublement ou pour spots publicitaires, qui avait pourtant été un incendie dans la maison de l'Amérique, un grand brasier révolutionnaire, sublime basculement dans la langue de la révolte, free, absolute free. Fractal qui les a mis dans un studio ensemble, dans le coin de Barbès-Rochechouart, quartier chaud de Paris, ils auraient au moins cette chaleur. Arthur Doyle est un peu comme une sorte de voyant aux yeux brulés, obsédé par la blue note à mettre les poumons hors de la cage d'os, aussi dans le bégaiement, la technique est rude sans éclat, mais libre de se planter, de grincer, de toucher parfois à une insupportable beauté. Pas de sons lissés, apprêtés, pour les salons culturels, le son est vulgaire (comme l'argot peut l'être). Travelling rapide dans l'histoire, Ayler, Coltrane, peut-être plus encore Charlie Patton ou John Hurt, un même dénuement, une même évidence. Et puis le drumming explosé de Sunny Murray charriant la langue cuivrée de Doyle sur des tapis rythmiques volants, fracas de tambours, talk drums devenus fous, la cogne est raide, tempo pulvérisé, il n'y aura pas de repos, trop d'énergie garder pour soi, les occasions ne sont pas si nombreuses. Glossoladies de Doyle comme ces chansons d'errants, hobos, vagabonds ivres, sorte de jazz poetry faite d'onomatopées, de plaintes et de mélodies écorchées, langue de qui a mit pied en enfer intérieur à soliloquer avec ses fantômes, rejouée là dans l'art. Une transfiguration.
Michel Henritzi

Jazz Man - n°61 - Septembre 2000 (France)

Batteur historique du free jazz (aux cotés d'Albert Ayler, Archie Shepp, Cecil Taylor...), Sunny Murray n'est plus à présenter. Et pourtant, Parisien d'adoption, ses apparitions sur les scènes françaises ces dernières années sont plutôt rarissimes. C'est au club de Barbès, le Studio des Islettes, que la complicité avec Arthur Doyle s'est forgée, avant que les deux comparses ne prennent rendez-vous pour cet enregistrement. Arthur Doyle est de ces saxophonistes free dont les années 90 ont été prolifique. Partenaire de Noah Howard, Milford Graves, Sun Ra ou Bill Dixon, son parcours a été très peu documenté sur disques. La musique de ce duo ne cesse d'affirmer son ancrage terrestre pour mieux prendre son evol, vers une improvisation libre qui s'épanouit dans la durée - avec "Giblets 3", pièce de vingt-deux minutes. Un son rugueux, presque rapeux, de longues plaintes étirées jusque dans le sur-aigu, qui trouvent leur écho dans le fourmillement continu du batteur. Sans avoir la véhémence d'un David S. Ware, les accents rédempteurs d'un Charles Gayle ou la vélocité incantatoire d'un Sabir Mateen, Arthur Doyle est un saxophoniste à écouter dans la continuité d'une certaine tradition, aujourd'hui vivace, et qui ne saurait pour autant être taxée de revivalisme.
Thierry Lepin

Cadence Magazine - vol. 26, n°12 - December 2000 (USA)

Dawn of a new vibration is simply, a banquet. A celebration. Arthur Doyle has a magnificient Aylerian tenor sound and Sunny Murray is just the man to accentuate its nuances and subleties. This disc sounds as if the musicians are having a lot of fun - particularly when Doyle breaks into the old B-movie Indian theme about ten minutes into the first track, and does for it what Albert Ayler did for march themes. Doyle switches to flute soon after this and continues exploring the Indian theme, with the flute lending it a truly exotic edge reminiscent of the authentic music of South America. Doyle's chanting, or singing if you prefer, comes about eighteen minutes into the same track, and once again is noteworthy for its discipline. Obviously he is intent on creating an artistic unity with whatever instrument he's using at the moment . That's what makes this track such a remarkable example of "free" playing - these men know what they’re about at all times, and make music that succeds wonderfully. "Govery" is also worthy of note for the unearthly sounds Doyle coaxes from the flute - and Murray is ready for them, of course !
The disc’s briefest track, "Nomingo" is a rhythmic showcase, with Doyle adding short lines over Murray's steadily gathering storm. "Nature Boy" is not the old Nat King Cole/Coltrane workout, but more of the same, with Doyle's tenor achieving spectacular heights, ebbing and flowing on the strength of Murray's drums.
A dialogue, a duel, a collaboration, a summit meeting - a great disc.
Robert Spencer


| Home | Fractal | Review | Art | Catalogue | Touch | Artists | Links | Distribution |