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KAWABATA PAUVROS / Extrême-Onction / CD
Cadence Magazine - vol.27, n° 5 - May 2001 (USA) The visual accoutrements that serves as artwork on
Makoto Kawabata and Jean-François Pauvros Extrême-Onction
are just as disturbing and unnerving as the audio soundscapes they unveil
in their music. Sixties era fashion shots of Asian and Caucasian women
in underwear are juxtaposed with a collage of photos and a pile of naked
corpses. A directive on the sleeve note suggests This
Record Must Be Played Loud. The music (Gisant sur le Sol Rouge:
Rencontre, Vertige, Dingue, Extase, Linceul/La Nuit de la Trahison/Casino
des Trépassés (pour Tristan Corbière). 48:26. Recorded:
11/8/99, Paris.) is largely dominated by expansively looped drones, shimmering
sound sheets, and stretches of distortion-saturated dissonance. Harmonic
streaks bleed into ethereal chord fragments creating a piecemeal morass
of amplified and heavily treated sounds. There are periodic snatches of
odd lyric beauty (Extase) and, as ambient background noise, the melange
of works well. Under close scrutiny for anything resembling a linear cohesion
of ideas, however, the highly personalized sculptures seem to fall apart. Motion Reviews - June 2001 (UK) Heavenly music by two very dark angels performing
very, very quiet guitar improvisations. Makoto Kawabata is one of the
gods of Japanese psychedelia while Jean-François Pauvros is a denizen
of the French underground. One Final Note - issue n°6 - Spring 2001 (USA) Neither of the players in this guitar duo was familiar
to me prior to receiving this disc for review, though i recognize Kawabatas
name from the roster of Japanese noise band Acid Mothers Temple. Perhaps
appropriately, they play music that seems to abjure obvious influences,
to be sourceless, nameless, non-idiomatic. The liner notes are cryptic
as well, consisting essentially of a quote in French about universal abandonment
and being sick of life. This is, i suppose, as good a key as any to the
mood of this disc: its dark and darker still. Imagine being trapped
in a room listening to Pornography by the Cure and Lou Reeds Metal
Machine Music back to back on an infinite tape loop, but then suddenly
having it all filtered through early Hendrix and Morton Feldman. Or something
like that. The Wire n°202 - December 2000 (UK) The Wire n°205 - March 2001 (UK) : Extrême-Onction
sees Makoto Kawabata follow Keiji Haino's footsteps into a duel with French
outsider guitarist Jean-François Pauvros. Overall it's an ethereal
encounter, at points so gentle that you have to pump your stereo to raise
anything more than surface sighs. Its atmosphere is as intensely meditative
as Haino's Nijiumu group. Chronic'art : Le mag - 19/03/2001 - Website (France) "Ecstatic guitars" L'extase est le point
cummun à trois albums récents (de Thurston Moore/Lee Ranaldo/Christian
Marclay ; Makoto Kawabata/Jean-François Pauvros ; Taku Sugimoto/Gunter
Müller) en apparence fort différents. Alors qu'on ne cesse
de valoriser l'originalité en la ramenant à une caractéristique
individuelle, leur musique, comme bien d'autres aujourd'hui, opte décidement
pour le dépassement du sujet. Oubli, ensevelissement, vertige.
Au coeur de la question : l'improvisation. On peut dire autrement l'absence
du sujet en se situant au lieu et à l'instant de sa disparition.
Saisi au moment de l'Extrême-Onction (c'est le titre de l'album),
on assiste à son engloutissement. Des nappes tuilées se
lèchent à se confonfre en un camaïeu de gris. S'en
détachent peu à peu quelques particules flottantes. La fascination
devant l'élément berceur, enveloppant, animé d'un
lent mouvement autonome prélude au glissement dans l'inconscience.
Deux guitares pratiquement indistinctes suffisent à ce doux commerce
avec le vertige et l'absence. Un sourd battement venu du tréfonds
est tout ce que l'extase laisse affleurer dans le ravissement. Alors se
creuse la houle du linceul jeté sur la dépouille, étreignant
en ses plis la forme du vide. "Gisant sur le sol rouge" échelonne
ainsi en cinq stations (Rencontre, Vertige, Dingue, Extase, Linceul) l'intime
rapport de l'extase et de la mort. La musique fonctionne désormais
comme un écran apte à recevoir les projections de chacun,
et à les absorber en sa gaze ondulante. On y entendra des voix
lointaines, des cris s'élever détachés de toute chair,
de mouvants ectoplasmes. Le travail du lointain et de tous les effets
qui s'en peuvent tirer forme le ressort de "La Nuit de la Trahison",
une nuit très habitée de Lovecraft. Le lointain déréalise.
En lui tout flotte et le fantasme prends corps de fantôme. La traversée
du miroir s'effectue insensiblement sous la caresse des archets. "Et
toi qui es malade de la vie, viens ici cacher ta tête et repose
sur le gazon salé dans le désabonnement universel"
: ces vers de Tristan Corbière, placés en exergue de l'album
sont tirés du "Casino des Trépassés", dernière
pièce, à lui dédiée, née d'un simple
accord balayé, pris dans les rets d'un écho qui s'ensevelit
en couches dans son propre volume. De Wagner à Tangerine Dream,
de Fripp/Eno à Pauvros et Kawabata, c'est une même fascination
reconduite pour l'extase comme passage, tunnel profond, où s'abîmer
sans fin ; moment de trouble où la perte de soi est tout le sujet.
La musique est peut-être le médium le mieux à même
de produire ce vertige parce qu'elle est durée , croisement et
partage imposé de nos temporalités. |